Centre Pensées – Centre Français de psychothérapie à Berlin

Focus sur le trouble de personnalité Borderline

  

Si nous traduisons le terme en français, cela serait “un état limite”, mais qu’est-ce que cela signifie, pourquoi parlons-nous de limites dans ce trouble?
Il n’est justement pas simple, ni pour la personne touchée, ni son entourage, ni le praticien de comprendre où celles-ci se trouvent.

Dans le ressenti en tant que soignant, nous pouvons être comme pris dans différentes émotions appartenant à la personne, avec cette impression de faire un pas un avant, puis deux en arrière et six sur le côté. En d’autres mots, d’être pris dans un tourbillon d’allers et venus au sein du travail thérapeutique, sur lequel nous n’avons que peu de prise.

Le patient semble jouer avec le thérapeute, comme il joue avec ses limites et celles des autres. Dans “jouer”, j’entends ici tester et mettre à rude épreuve sans en avoir conscience et en ressentant pourtant une grande souffrance dans cette dynamique.

Le DSM-V, qui permet le diagnostic différentiel des différents troubles psychologiques, évoque certaines dimensions propres à ce type de personnalité et qui illustrent bien le sentiment évoqué ci-dessus. Le Professeur Van Gijseghem H., les reprend dans sa formation sur le sujet comme suit:

–  Une peur d’abord terrible d’abandon (réel ou imaginé), que l’individu tente d’éviter sans relâche et sans considérer tellement l’objet (la personne) abandonnique. Il y a là souvent une angoisse latente psychotique (de morcellements), existentielle et/ou identitaire→ “la peur de ne plus être, ou d’être qui sans l’Autre?”

–  Les relations interpersonnelles sont plutôt instables et intenses car il y a une alternance de la personne entre des positions extrêmes: elle peut passer d’une position de dévalorisation à une position d’idéalisation excessive (sur Soi et les Autres) – la séduction est très présente dans le comportement de type borderline

–  Une perturbation de l’identité via une instabilité marquante de la notion et de l’image de soi (à contrario d’une organisation interne structurée)

–  Une impulsivité, une exubérance dans des domaines dommageables comme les dépenses, la sexualité (qui peut être hyper ou inexistante), via aussi des conduites dangereuses (comorbidité à la toxicomanie ou des TCA de type boulimie)

–  Un rapport fantasmatique à la mort, comme un flirt avec celle-ci. Des menaces suicidaires, des automutilations, ou des tentatives peuvent être souvent utilisés comme moyens d’approcher la rupture (de lien, relationnel ou avec la vie).

–  Une instabilité affective également, marquée par une réactivité de l’humeur: avec des dysphories épisodiques, une humeur “high”, une excitation, puis un sentiment dépressif. L’alternance est très rapide entre ces humeurs (et non via de longues phases comme c’est le cas pour les personnes avec un trouble bipolaire)

–  La présence d’un sentiment chronique de vide – qui tente d’être comblé par de l’affect et/ou l’objet instrumentalisé

– Une irritabilité rapide, voir une colère souvent inappropriée qui est difficile à gérer → car prêt à détruire son objet (là où une personne histrionique veut maintenir la relation, préserver son objet)

→ Ce qui amène parfois la personne à s’auto-saboter avant d’atteindre un but → mais aussi à remplir son besoin d’affection en attirant l’attention qu’il souhaite.

Pour l’entourage ils peuvent être perçus comme des gens plutôt théâtraux, émotifs, capricieux, dramatiques et/ou dans la séduction.

Ces types de comportements sont présents dès l’adolescence. Ils toucheraient 9% de la population générale et représentent 20% des personnes hospitalisées en France.

La psychothérapie (davantage cognitive et comportementale, ou bien relationnelle) aiderait la personne borderline, notamment en faisant point d’ancrage et de recadrage pour celle-ci. Tenir malgré les mouvements, une sacrée aventure! Il se peut que l’on soit secoué, mais l’enjeu étant peut-être d’en limiter la souffrance?

Article écrit par Manon Reynaud, psychologue clinicienne au Centre Pensées.

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