La luminothérapie, outil reconnu

La luminothérapie signifie littéralement “soigner par la lumière”. Elle consiste à exposer les yeux à une lumière d’intensité et de spectre lumineux spécifique proche de la lumière solaire. La lampe simule l’exposition à la lumière solaire et produit des effets similaires à cette dernière. 

Les effets de la lumière solaire sur l’humeur sont rapportés depuis bien longtemps. On est généralement de meilleure humeur avec un beau ciel bleu ! Toutefois, ce n’est que récemment que les neurosciences ont étudiées précisément ses effets bénéfiques sur les troubles de l’humeur, sur le sommeil, la vigilance, et les fonctions cognitives.

La lumière du soleil intervient ainsi dans de nombreux mécanismes comme la synchronisation de l’horloge interne et des rythmes veille-sommeil. Au niveau du cerveau, elle permet d’inhiber la sécrétion de mélatonine (appelée hormone du sommeil) et d’augmenter la sécrétion de sérotonine (appelée l’hormone du bonheur).

Ça se déroule comment ? 

En pratique, la luminothérapie traditionnelle utilise un matériel lumineux composé d’un filtre ultraviolet (UV) qui produit une lumière fluorescente émettant entre 2000 et 10 000 lux. Il existe différents types de lampes sur le commerce : les lampes standard de luminothérapie sont les plus connues et ont bien démontré leur efficacité, de même que les simulateurs d’aube.

Les effets de la luminothérapie sont dépendants de l’intensité lumineuse, du spectre de la lumière, de la durée d’exposition, du moment de la journée, et des rythmes biologiques propres d’un individu.

L’efficacité de la luminothérapie est en générale rapide : 1 à 2 semaines, avec des séances quotidiennes. Toutefois, il est préconisé de poursuivre jusqu’au printemps, lorsque la lumière du soleil naturelle augmente afin d’éviter les rechutes.

A qui est-ce destiné ? 

La luminothérapie a aujourd’hui montré son efficacité pour de nombreux troubles :

La dépression saisonnière, ou encore les troubles affectifs saisonniers. Globalement, on estime la proportion de dépressions saisonnières réagissant de façon favorable à la luminothérapie à 65%.

Les dépressions non saisonnières, en association à un traitement par antidépresseur et/ou une psychothérapie. Elle permet aussi de réduire les signes dépressifs relatifs au syndrome prémenstruel.

Les troubles du sommeil, tels que l’insomnie, la fatigue chronique, ou les avances et les retards de phases, qui se traduisent soit par un coucher et un réveil précoce soit, à l’inverse, par un coucher et un réveil tardif impactant la qualité de vie. La luminothérapie permet de re-synchroniser l’horloge biologique.

Le décalage horaire ou jetlag : grâce à une exposition lumineuse aux heures appropriées, on peut remettre l’horloge biologique à l’heure plus rapidement, et éviter les désagréments causés par le voyage.

Est ce qu’il y a des contres indications ou des effets secondaires ? 

Comme pour tout traitement, l’avis de son médecin généraliste et/ou de son psychiatre est fortement recommandé afin d’avoir une prise en charge la plus adaptée possible.

Cependant, la luminothérapie est une thérapie sans danger sans contre-indication spécifique, à condition d’utiliser le bon matériel et de bonnes manières ! Certaines études déconseillent toutefois de faire de la luminothérapie pendant l’allaitement.

Les avantages de la luminothérapie sont son caractère naturel, et son efficacité quasiment dépourvue d’effets secondaires. Les effets indésirables, comme la nausée, des vertiges ou des céphalées ne sont pas systématiquement observés, et quand ils existent,ils sont la plupart du temps transitoires et bénins, et sont spontanément résolutifs. Pour accélérer leur disparition, le patient peut diminuer la dose d’exposition en termes d’intensité et/ou de durée.

Comment y accéder ?

Vous pouvez en parler à votre médecin traitant, la prise en charge peut parfois être remboursée.

Des lampes de luminothérapie sont aussi en vente libre pour pouvoir en faire à domicile. Attention dans ce cas à bien choisir son modèle ! Il est préférable de choisir une lampe de forte luminosité d’environ 10 000 lux pour avoir des temps d’exposition raccourcis. Cependant, les lampes de puissance inférieure peuvent être utilisées plus longuement pour lire ou travailler. Considérée comme un dispositif médical, la lampe de luminothérapie doit comporter le marquage CE matériel médical (93/42/CEE).

Quant aux centres bien-être qui assurent des séances de luminothérapie, sachez qu’il n’existe ni formation ni label spécifiques. Il faut donc s’assurer que les lampes proposées répondent bien aux normes officielles.

En conclusion, la luminothérapie est une thérapie naturelle et douce accessible à tous, dont les effets bénéfiques sont aujourd’hui prouvés. En association avec une psychothérapie, elle peut apporter un réel soulagement pour certaines personnes.

Bibliographie

P.A. Geoffroy, T. Fovet, J.-A. Micoulaud-Franchi, C. Boudebesse, P. Thomas, B. Etain, A. Amad, Luminothérapie et épisodes dépressifs saisonniers du trouble bipolaire,

L’Encéphale, Volume 41, Issue 6, 2015,

Sarah Freyheit. La luminothérapie et ses principales applications. Sciences pharmaceutiques. 2009., hal-01733443

P.A. Geoffroy, La luminothérapie : quand, comment et pour qui ?, French Journal of Psychiatry, Volume 1, Supplement 2, 2019,